élus communistes de Bourg
- pcfbourgbressereve
- 31 déc. 2018
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DEBAT D’ORIENTATIONS BUDGETAIRES 2019 Conseil Municipal de Bourg-en-Bresse – 17 décembre 2018. Intervention des élus Communistes. Notre débat d’orientations budgétaires s’inscrit dans un contexte national inédit. Je voudrai souligner ici 2 éléments: L’effort sans commune mesure demandée par l’Etat aux collectivités locales qui se traduit -pour Bourg-en-Bresse- par 16 M€ de recettes en moins depuis 2013. Si j’en juge par les éléments transmis dans le rapport1, cette année, les efforts demandés à la Ville au titre de la baisse des concours financiers de l’Etat se chiffre à près de 3,3 millions d’Euros. C’est purement scandaleux pour une collectivité qui équilibre son budget contrairement à l’Etat. Le second élément qui mérite toute notre attention d’élus est celui du mouvement de contestation qui s’installe dans notre pays et qui n’épargne pas des territoires comme le notre. Le rapport d’orientation l’évoque de manière pudique en parlant “d’un mouvement de défiance d’une partie de la population vis à vis des responsables de l’action publique et d’un affaiblissement du consentement à l’impôt.” La crise est bien plus profonde. Le rapport aurait pu préciser que tous les élus ne sont pas mis au banc. D’une manière générale, ce n’est pas un hasard si les élus locaux et les maires sont à ce jour plus épargnés… Leur image reste dans l’ensemble plus préservée que celle des élus nationaux. Cela tient sans doute à la proximité qu’ils entretiennent avec les citoyens et ils sont nombreux a être allé à la discussion avec les manifestants. … Si pour le moment les revendications des gilets jaunes se concentrent à l’encontre de l’Etat; les collectivités locales ne peuvent rester silencieuses. Il faudra sans doute plus que quelques inflexions, comme le suggère le rapport pour calmer la colère de nos concitoyens qui ressentent des difficultés pour boucler chaque mois. Si ce mouvement est ambigu, pour reprendre les mots de Christiane Taubira, il n’en demeure pas moins que nous devons apporter des réponses sur la juste question du pouvoir d’achat. C’est pourquoi, nous vous soumettons trois propositions ambitieuses dans le cadre du débat d’orientations Budgétaires qui est le notre: – Renforcer notre politique de quotient familial pour permettre aux familles burgiennes un meilleurs accès aux services publics de restauration scolaire et de gardes d’enfants. La ville malgré les diminutions des aides du Département a poursuivi sa politique pour accueillir les jeunes enfants sur des temps de gardes avant et après l’école. Elle s’est engagée dans une politique volontariste pour offrir des repas de qualité en favorisant l’approvisionnement local et sans pesticides. Demain, nous devons aller plus loin en renforçant nos aides aux familles en fonction de leur revenus. – Aller plus loin dans la tarification solidaire de l’eau. Dès 2015, la Ville a été retenue avec 14 autres villes pour expérimenter la tarification sociale de l’eau. Lors de notre dernier conseil, nous nous sommes félicités de ce dispositif. Nous proposons donc d’aller plus loin en allant jusqu’à étudier un tarif fonction de la consommation avec le souhait d’aller sur une première tranche de consommation gratuite. L’eau est bien un bien commun; elle ne peut -être une marchandise comme les autres. – Allez vers la gratuité des transports en commun. Les transports en commun sont en effet financés à la fois par l’usager, par l’argent public et par les entreprises. Au niveau national, le prix des billets ne couvre qu’une petite partie du coût total, environ 17 %. Qu’en est-il à Bourg ? Dès 2015, Dunkerque a commencé à expérimenter la gratuité les week-ends et les jours fériés. Selon la mairie, la fréquentation a crû de 30 % le samedi… et de 80 % le dimanche. Depuis le 1er septembre dernier, Dunkerque est passée à la gratuité totale sur l’ensemble du réseau. Il est grand temps d’étudier sérieusement cette possibilité sur notre territoire. Voilà trois propositions concrètes dans ce débat d’orientations budgétaires. Mais, pour finir, je souhaiterai boucler la boucle en revenant sur le contexte national. Car il est faux de nous faire croire qu’il n’y a plus d’argent dans notre pays… Les récentes mesures de suppression de l’ISF qui privent le budget de l’Etat de plusieurs milliards d’euros de recettes, les récentes déclarations du Président concernant le financement de 100€ supplémentaires pour les salariés payés au SMIC montrent que les efforts sont toujours demandés aux mêmes… Dans le même temps, les groupes du CAC 40 ont redistribué à leurs actionnaires les deux tiers de leurs bénéfices depuis le début de la crise, au détriment des investissements et des salariés, indique un rapport récemment publié par les ONG Oxfam et Basic. “La France est le pays au monde où les entreprises cotées en bourse reversent la plus grande part de leurs bénéfices en dividendes aux actionnaires” – 47 milliards en 2018 ! Selon cette étude, les groupes français ont “reversé plus de deux tiers de leurs bénéfices à leurs actionnaires sous forme de dividendes (depuis 2009)”, soit deux fois plus que dans les années 2000, “ne laissant que 27,3% au réinvestissement et 5,3% aux salariés”. “Les richesses n’ont jamais été aussi mal partagées depuis la crise au sein des grands groupes, qui choisissent délibérément une course aux résultats de court terme pour conforter les actionnaires et les grands patrons au détriment des salariés et de l’investissement. Le sidérurgiste ArcelorMittal, l’énergéticien Engie et le leader mondial de la gestion de l’eau Veolia sont, dans l’ordre, ceux ayant les taux les plus élevés de redistribution des bénéfices en dividendes aux actionnaires. Je vous remercie.




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